Aâma #3
Résumé :
Verloc Nim et son frère Conrad partent en expédition pour récupérer la mystérieuse substance aâma, qui a complètement modifié l'environnement de la planète Ona(ji). Alors que le petit groupe progresse dans un univers aussi hostile que stupéfiant, la vérité sur la nature d'Aâma reste inaccessible. Et la réalité a tendance à vaciller.
Mon avis, en quelques mots :
Troisième (et peut être avant dernier ?) volume de la série de science fiction réalisée par F. Peeters (Pilules bleues, Lupus…), cet ouvrage nous arrive avec un joli macaron « prix de la série Angoulême 2013 ». C’est la seconde fois, après le formidable Lupus, que Peeters s’essaye à la sf. Tout comme cette précédente série, il ne faut pas voir dans Aâma un grand space opéra, mais plutôt un récit introspectif, onirique, voir philosophique.
Par ailleurs, à la différence de Lupus où l’univers servait de prétexte, dans Aâma, la planète occupe un rôle central. Dans cette optique, l’auteur dévoile tout un panel d’originalités graphiques pour rendre l’environnement vivant et très biologique. Les sensations de touché, d’odeurs et autres sensations physiques transpirent littéralement au travers des cases et rendent l’expérience d’autant plus cohérente.
L’intrigue reste très opaque et, si on commence à cerner un peu plus les contours, il faudra certainement attendre le dernier volume pour que tous les éléments se mettent en place.
Au niveau graphique, comme à son habitude, F. Peeters est un narrateur hors pair, usant de plans pertinents et parfaitement adaptés.
Bref :
Un récit assez déstabilisant, qui ne plaira certainement pas à de nombreux lecteurs plus férus de bds mainstream. Pourtant, Aâma est une vraie expérience, originale, au milieu de la production sf en bande dessinée.